mardi 5 mars 2013

ÉCOYEUX (l'église, les châteaux, le bramerit)...



C'est par une météo exécrable,
que ce matin 
dimanche 17 mars 2013, 
les mille-pattes de saintonge
ont foulé les terres de la commune 
d'Écoyeux.
Empruntant au départ, la route des pèlerins de  Saint-Jacques-de-Compostelle, la voie Romaine, les chemins dans les bois, les sentiers et les layons.

 

Pour certaines/certains Mille-Pattes, un retour...
En effet ! il y a quelques mois, le 21 septembre 2012 exactement, les Mille-Pattes de Saintonge ont eu la chance et le privilège de survoler cette sympathique commune Saintongeaise en ULM.

Le village tirerait son nom de la villa du gallo-romain Escoïus.
On trouve les graphies "Escoyeux" - "Escoyeulx".
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Le Bramerit vient des collines de Saint-Hilaire-de-Villefranche irriguant la commune d'Écoyeux au passage et conflue dans la Charente à Coulonges près de Saint-Savinien. 
Sa longueur est de 24 kilomètres.
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Le Bramerit a trois affluents :

Le ruisseau de Fontvieille, de 3,8 km de long, sur les deux communes de Fenioux et Grandjean.
Le ruisseau du Sauvaget, de 3,1 km de long, sur les communes de Grandjean et Taillant.
Le bief, le vieux ruisseau, de 2,1 km de long, à Saint-Savinien. 
 

Le 22 août 1500, Charles de Coëtivy, comte de Taillebourg et prince de Mortagne-sur-Gironde, autorise Pierre de Polignac, chevalier et seigneur d’Écoyeux et de Vénérand, à tenir trois foires annuelles : La première, le 8 août - La seconde, le 11 novembre et la troisième, le 3 février.

En 1652 une épidémie de peste tue 132 habitants. C'est peut-être la raison pour laquelle on trouve des traces de départs vers la Nouvelle-France (le Québec). Un couple d'alors, Vivien Jean et Susanne Hérault, ont trois fils qui partent vers ces nouvelles terres. Le nom du hameau "Vivien Jean" trouve donc son explication ici.

L'état des paroisses de 1686 nous donne Louis Chesnel, chevalier, comme seigneur de cette paroisse d’Escoyeux de 208 feux dont la terre produit des grains et du vin. Les bois appartiennent au seigneur.

Le 4 décembre 1700, Philippe V, petit-fils de Louis XIV, part de Versailles pour rejoindre le trône d'Espagne. À 17 ans, il y prendra la succession de son grand-oncle Charles II d'Espagne mort le 1er novembre. L’équipage et la suite du futur roi Philippe V d’Espagne se composaient de 33 carrosses, 27 fourgons, 50 chariots et 174 chevaux. Le futur souverain s'arrêtera à Écoyeux le jeudi 23 décembre 1700 à l'hostellerie de l'Ecu.



Durant cette randonnée de seulement 13 kilomètres, nous avons monté à 92 mètres au dessus du niveau de la mer, qui d'ailleurs (et tant mieux) était basse à 14h11.
Donc ! aucun risque de mouiller nos chaussures (enfin ! par la marée)...
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En cette Saint Patrice, pas un seul mille-pattes n’avait
 oublié son gobelet et ! très honnêtement, de 9h00 à 11h00, elle fut bien arrosée… Je ne crois pas exagérer en disant 10 millimètres. D’accord ! çà vous semble peu pour que la fête soit réussie, mais nous, nous l’avons trouvé très généreux… Surtout ! qu’il avait commencé l’aspersion en fin de nuit.
En ce dimanche 17 mars 2013 Saint Patrice, rien à dire, un bel arrosage, 23 millimètres de pluie sont tombés d’hier soir à 17h00 aujourd’hui.
Nous avons rencontré Jupiter, Dieu Romain du ciel, pendant que nous pensions rencontrer Bacchus…


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Le 7 avril 1881 l'abbé Braud, prenant ses fonctions à Écoyeux, dresse un portrait peu amène de l'église et de la sacristie. 
À ses yeux, l'état spirituel de la population ne vaut guère mieux.  
  

L'église Saint-Vivien.

 L’église romane Saint-Vivien d’Écoyeux fut construite en style roman au  XIIe siècle et fortifiée au XVe siècle.

Elle dispose des espaces habituels à sa morphologie et à sa fonction d'édifice cultuel : Une nef suivie d'un carré sous clocher et d'une abside en cul de four, mais elle conserve également de son utilisation défensive des traces significatives comme ces échauguettes, ces crénelages et ce chemin de ronde qui se développe autour de l'édifice et en altère les proportions, comme ces tourelles d'angle à poivrière juchées sur les contreforts ou cette tourelle d'escalier à meurtrières.
L’œil habitué au schéma classique des églises romanes, doit donc, derrière cet appareil sur-imprimé sur la réalité, retrouver les motifs familiers du portail à voussures (aux claveaux*, ici richement décorés de palmettes et de fleurs) flanqué de ses baies aveugles, de la corniche à modillons, du recoupement vertical en trois zones par les colonnes, du second registre avec son ouverture à plein cintre et ses colonnettes d'encadrement.
L’abside, mise-à-part sa surélévation à usage de chambre de refuge, a mieux conservé son caractère traditionnel avec la composition étudiée de ses panneaux de maçonnerie délimités par ces hautes colonnes aboutissant à une corniche à modillons en bec de flûte et cadrant une fenêtre à plein cintre, à colonnettes et pointes de diamant tandis que la partie supérieure accueille une arcature décorative de petits cintres posés sur de fines colonnettes .
Le clocher, massif et de plan carré, montre une souche dotée de colonnettes à ses angles. L'intérieur est d'une grande sobriété.

Elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 21 janvier 1907.

 *Claveau : Pierre taillée en forme de coin.


Le château vieux, qui est devenu la mairie.

 


Marc-Henri Évariste Poitevin dit Goulebenéze, le barde charentais, un temps propriétaire de ce Château qui venait de sa mère, Néhomaïe Hiblot dont la famille l'avait acheté en 1856 aux Normand d’Authon. 
Le Château d'Écoyeux est également connu sous le nom de Château de Polignac.
Il s'agit du château neuf du  XVII e siècle, alors que le château vieux est l'actuelle mairie d' Écoyeux.
Construit par Louis de Polignac, seigneur d'Écoyeux au début du XVIIe siècle comme l'attestent des marchés de construction passés en 1614.
Le château n'a jamais été achevé et seule une moitié du corps de logis prévu a été construit. Il n'a pas été habité par ses propriétaires successifs.
Il est vendu le 22 fructidor de l'an XII (du calendrier républicain, correspondant aux années 1803 et 1804 du calendrier grégorien. Cet an a commencé le 24 septembre 1803 et s'est terminé le 22 septembre 1804) au baron Normand  d'Authon dont le fils s'y installe en 1835, fait quelques travaux, mais ce n'est qu'en 1952 que le nouveau propriétaire commence son sauvetage.

Il a été inscrit monument historique le 27 octobre 1971
 
Une vue d'Écoyeux (d'ULM)


 

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 Afin de mieux apprécier les photos, cliquez gauche sur l'une d'elle...

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À LA DÉCOUV' VERTE DES PLANTES SAUVAGES DE CHARENTE-MARITIME.




LE GOUET D'ITALIE

ARUM ITALICUM (Large Cuckoo Pint).

Famille : Aracées

Autres noms : Oreille d'âne, Gouet italique, la calla des bois, la chandelle-de-louc, pois-d'serpent, raisin-de-chin...

Floraison : D'avril à Septembre.

Histoire/Caractéristique : Les fruits sont des baies d'environ 1 cm de diamètre, rouge à maturité, très toxiques, ainsi que le reste de la plante, comme l'attestent les appellations régionales évocatrices (Chandelle-de-louc, Pois-d'serpent et Raisin-de-chin)...
L’arum d’Italie ou gouet d’Italie est une plante appréciée pour son feuillage décoratif et ses inflorescences. Ses grandes feuilles vertes marbrées de blanc, de 30 à 35 cm en forme de fer de lance, apparaissent en hiver et persistent jusqu’en mai. En juin, une grande spathe blanc-verdâtre de 15 à 40 cm de long entoure un spadice jaune de fleurs minuscules odorantes. Les fleurs femelles sont les premières à être mûres, et restent fécondables un certain temps. En même temps, l'énergie de combustion due à la respiration est (exceptionnellement chez l'arum) non stockée mais éliminée sous forme de chaleur par la massue du spadice (jusqu'à 25 à 40°C). Ce dégagement de chaleur entraîne la formation de substances, d'odeur cadavérique, à base d'ammoniaque et d'amines qui attirent les mouches. Les mouches sont attirées par l’odeur, se glissent au centre de la spathe pour prélever le nectar, elles se couvrent de pollen et sont temporairement prisonnières. Elles sont ensuite libérées de la couronne de poils présente à la base et s’envolent vers une nouvelle spathe pour assurer la pollinisation.


Habitat : Terrains frais, ombragés et humides des bords de la mer de Charente-Maritime, jusqu'à l'horizon sub-montagnard. Altitude maximum découvert, 1700 mètres.
Fleurs : L'inflorescence se compose d'un spadice entouré d'une grande bractée jaunâtre ou jaune-vert. Les fleurs, très petites, sont mono-sexuelles avec les femelles disposées dans la partie basse du spadice et les mâles dans la partie la plus élevée.
Feuilles : Se reconnaît à ses feuilles de forme triangulaire, assez grandes et d'une couleur vert intense, à veines blanchâtres très marquées. Les jeunes feuilles apparaissent à l'automne ; elles ont d'abord une forme ovale, sans oreillettes bien définies à la base. L'inflorescence des Aracées est particulière, avec un axe central charnu, en forme de massue (spadice), entouré par une feuille florale transformée en cornet (spathe).
Commentaires : Vit en colonies nombreuses. L'arum était considéré comme une plante magique, chassant les mauvais esprits.
Usage santé : La plante contient des substances antirhumatismales, expectorantes, du catarrhe des bronches et adjuvantes dans les affections des premières voies respiratoires. Autrefois, les femmes faisaient préparer de l'eau distillée de racines d'arum, qui avait pour vertu de les embellir et de faire disparaître les rides du visage.
Usage culinaire : Attention!! toutes les parties de la plante sont toxiques. Tubercule toxique à l'état frais, comestible après épluchage et ébullition en plusieurs eaux. On en aurait tiré une fécule pour faire du pain sous la révolution. A servi à l'alimentation des porcs.
Attention à la grande toxicité de la plante fraîche (surtout les feuilles et les fruits) qui serait due à une substance chimique proche de la conicine qu'elle contient.

Proche du GOUET D'ITALIE : Le GOUET NÉGLIGÉ, mais feuille d'un vert plus pâle ou GOUET TACHETÉ, très rare en Charente-Maritime.

 
  

Photos : jfB

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